À propos du changement
- Clément Marceau
- Jul 18
- 3 min read

Tout change
Notre monde est un lieu de changement. Il fonctionne tel qu'il fonctionne parce que tout change constamment. La stabilité est un état transitoire par définition dans cet univers. Sans doute je ne t'apprend rien de neuf.
Pour autant, la civilisation occidentale a conduit à l'industrialisation, et avec la rationalisation nous a fait pratiquer la prévisibilité, la stabilité et la répétition. Dès lors nous ne pratiquons plus assez la réponse aux changements pour nous y sentir chez nous. Pourtant il est inhérent à tout ce qui vit. Rien dans cet univers, des galaxies aux électrons, n'est fixe. D'ailleurs, qu'est-ce que fixe veut dire, sinon que cela ne change pas par rapport à nous.
Embrasse le changement, embrasse le monde
Si je suis capable d'accueillir ce qui change et de l'incarner, de le faire mien, de l'inclure dans mon monde en dansant avec, alors j'ai compris ce qui fait trébucher la plupart d'entre nous lorsque nous essayons de changer notre vie. Quelque chose en nous résiste profondément aux changement. Cette part aimerait qu'il y ait un plan, des étapes simples à suivre et qui donneraient un résultat immédiat, concret et palpable. Parfois cela arrive. La plupart du temps, si nous voulons véritablement changer, c'est à dire vivre quelque chose qui nous ne connaissons pas encore, il faut embrasser le changement surprise, qui vient inévitablement avec notre intention. Et agir en fonction de ce changement, sans quoi nous ne pourrons atteindre ce que nous cherchons à atteindre.
Einstein et ce qui doit changer
Certains tentent d'accorder le monde à leur propre arrangement. Ils modifient le matériel autour d'eux à grands renforts de moyens conséquents. Ils veulent modeler leur environnement pour diminuer la friction qu'ils ressentent face à ce qu'ils ne contrôlent pas. Et c'est le rêve de beaucoup d'entre nous: gagner assez d'argent pour habiter ma maison de rêve, m'offrir le voyage de mes rêves, choisir ce que je vis à chaque instant sans que la friction n'existe. Pourtant, ce que je cherche n'est pratiquement jamais à l'image de ce que je connais déjà, de ce que je veux déjà. Si l'on me demande ce que je cherche et que je réponds trop précisément, c'est que cette recherche est inutile: je connais déjà ce que j'y trouverai. Par contre, si je sens simplement qu'il se passe par là-bas quelque chose qui me fera grandir, sans que je puisse précisément le décrire, alors il est probable que ce soit vraiment intéressant pour moi de parcourir ce chemin là. Einstein exprimait ça de manière très simple: "On ne peut pas résoudre un problème avec le même mode de pensée que celui qui l'a créé". Dès lors la quête de facilité, de réduction de la friction, et de répétition du connu, peut n'être perçue que comme la répétition du même sans évolution mais en consommant les ressources environnementales. Alors que si j'apprends de mes pratiques et que je les fais consciemment évoluer vers leur prochain chapitre, je contribue, je fais naître à ce monde quelque chose qui n'existait pas encore.

Dans un cerveau, tout est paramétrable
Tu peux te dire que certaines choses ne peuvent pas changer. Et je te répondrai que cette croyance est la première chose à modifier si tu souhaites que ces choses le puissent. Je pense que pour parvenir à changer cette croyance, l'un des meilleurs moyens est d'interroger ce qui a besoin d'y croire, de le comprendre profondément, et d'y mettre de la bienveillance et de l'attention. À partir de là, ce qui en découle gagne la liberté de changer.
Apprendre à faire sien le changement
Une des choses que m'ont appris ces dernières années, c'est que tout change, y compris ma perception et mon expérience du changement. Au départ il était source de peur, de souffrance. Puis il a été vécu comme un mal nécessaire; puis comme un espace de vie à part entière; pour enfin devenir confortable et fluide; puis je me suis habitué au nouvel état et j'ai cherché à le conserver, et le changement est redevenu une source d'inconfort. Le changement peut autant faire partie de tes habitudes que n'importe quelle routine, à condition qu'il soit une pratique régulière, et le mieux est qu'elle soit délibérée, car alors ma pratique n'est pas fondée sur la peur, l'évitement ou la colère, mais sur un état d'être de progression.. Et ce que tu y trouves peut devenir aussi évident que ce que tu y cherches.
Si tu fais du changement une pratique délibérée, tu te dotes d'un outil utilisable dans toutes les situations challengeantes de ton chemin.
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